QUE DISENT LES ÉVANGILES ?
L’Évangile cite de nombreux cas de possessions : il y a par exemple le possédé de Gerasène, que Jésus libère de ses
« légions » de démons ( Mc 5.1-13 ) ou le possédé que Jésus exorcise dans la synagogue de Capharnaüm après que ce dernier eut tenté de
l’agresser ( Mc 1.13-27 ).
Les Évangiles notent que Jésus, pendant sa vie publique,
« chassait de nombreux démons » ( Mc 1.34 )
et que les gens qui assistaient à ces premiers exorcismes étaient stupéfaits
« car Jésus avait autorité sur eux »
( Lc 4.36 ).
Jésus envoie ses disciples avec le pouvoir
de chasser les démons ( Mc 6.7 ) et précise que certains genres de démons «
ne peuvent être chassés que par la prière » ( Mt 17.21 ).
Lors des exorcismes pratiqués par Jésus, se révèle clairement sa divinité :
- les démons le craignent et reconnaissent en lui « le Saint de Dieu » ( Lc 4.34 ).
Son pouvoir d’exorciste
lui sera d’ailleurs objecté par ses détracteurs.
Certains juifs accusaient en effet Jésus de tenir son pouvoir du démon ( Mc 3.22-30 ).
Mais Jésus leur répond habilement en poussant leur raisonnement jusqu’à l’absurde :
- S’il chassait les démons par un pouvoir démoniaque, cela signifierait que le royaume
de Satan est divisé, ce qui n’a aucun sens.
Satan est le protagoniste principal de la mort de Jésus
:
Jésus avait en effet affirmé que par sa passion,
« le prince de ce monde serait jeté dehors » ( Jn 12.31 ).
Cet holocauste permettra donc à Jésus de « racheter » l’humanité de ses péchés.
.
Le démon craint cette victoire de Jésus ;
il avait même affirmé que « le monde lui appartenait » ( Lc 4.6 ).
Satan tente donc de dissuader Jésus ( Lc 4.13 ; Mt 16.36-46 ),
et il va simultanément déchaîner sa haine contre le Fils de Dieu :
c’est l’heure des ténèbres.
Satan pénètre dans le cœur de Judas ( Jn 13.27 ), le « fils de la perdition » ( Jn 17.12 ),
qui va livrer Jésus au Sanhédrin avant d’aller se pendre.
Par la Résurrection, Satan est définitivement
vaincu, ce qui le place dans une situation extrême :
il ne peut se convertir mais connaît sa défaite et est donc désespéré.
C’est justement dans ce royaume du désespoir, de la désolation, qu’il essaie d’attirer les hommes.
En effet l’homme est la créature préférée de Dieu, et donc celle que Satan hait le plus, et par sa liberté l’homme peut refuser Dieu jusqu’à l’extrême de la condamnation éternelle.
C’est là qu’il veut le mener, par cause de sa haine et pour se venger ;
et pour cela il ment continuellement à l’homme,
lui qui est « menteur et père du mensonge » ( Jn 8,44 ).
C’est pourquoi Jésus,
dans la prière qu’Il nous a laissée, nous invite à demander à Dieu :
« Délivre-nous du Mal ».
Le catéchisme commente ( CEC 2851 ) :
« dans cette demande, le Mal n’est pas une abstraction, mais il désigne une personne,
Satan, le Mauvais, l’ange qui s’oppose à Dieu.
Le « diable » ( dia-bolos ) est celui qui
« se jette en travers » du dessein de Dieu et de son œuvre de salut accomplie dans le Christ ».
La grandeur de ce combat est représentée en particulier dans
le livre de l’Apocalypse de saint Jean : lorsque la victoire sur le «
prince de ce monde » ( Jn 14,30 ) est acquise,
celui-ci « se lance à la poursuite de la Femme » ( Ap 12,13 ),
mais il n’a pas de prise sur elle :
Marie, la nouvelle Eve, est préservée du péché et de la corruption de la mort.
« Alors, furieux de dépit contre la Femme,
il s’en va guerroyer contre le reste de ses enfants » ( Ap. 12, 17 ).
C’est pourquoi l’Esprit et l’Église prient : « viens, Seigneur Jésus » (Ap 22,17)
puisque sa Venue nous délivrera définitivement du Mauvais.